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Tendances & Conseils

Tout, tout, tout, vous saurez tout… sur rien du tout !

Publié le 22 novembre 2021 - Mis à jour le 18 juillet 2022

Pour permettre à ses apprenants d’aller encore plus loin dans leur apprentissage, ifocop organise régulièrement, à l’aide d’experts, des Masterclass d’1h qui proposent des pistes de réflexion utiles et surtout des solutions concrètes aux questions que l’on se pose souvent quand on s’engage dans une reconversion professionnelle.

La dernière Masterclass, ouverte aux apprenants et ex-apprenants, s’adressait plus spécifiquement aux nouveaux professionnels du digital amenés à rédiger pour le web, comme par exemple, les webmasters. Animée par Cécile Mousset, directrice pédagogique et Jean-François Pitet, auteur et directeur d’ouvrage, elle a réuni 81 participants autour d’une notion bien curieuse : l’ultracrépidarianisme. En des termes simples : l’art de parler de ce qu’on ne connaît pas ! Cela vous semble absurde ? Peut-être changerez-vous d’avis en lisant le texte ci-dessous !

Parler de ce qu’on ne connaît pas… À quoi bon ?

Si cette injonction paraît dénuée de sens, reformulons la question, toujours en prenant l’exemple d’un community manager : allez-vous postuler uniquement auprès d’entreprises dont vous maîtrisez le cœur de métier ? Insistons encore un peu : quel degré de connaissance espérez-vous atteindre pour conclure que ça y est, vous savez et pouvez enfin publier ? L’époque est à la rationalité : il faut agir vite et bien. Bref, se lancer !

Premiers pas.

« Parler d’un sujet qu’on ne connaît pas est très différent d’écrire à propos de quelque chose qu’on ne comprend pas. Là, les craintes seraient légitimes », rassure Jean-François Pitet, qui conseille, pour en revenir à l’exercice d’écriture, de commencer par faire appel à sa culture générale. « On est tous inégaux là-dessus, mais on a tous plus ou moins accès aux mêmes outils, c’est avant tout une question de curiosité », estime-t-il, préconisant aussi d’enrichir son vocabulaire pour se doter d’outils rédactionnels précieux. L’un d’eux porte le doux nom de CNRTL, pour Centre national des ressources textuelles et lexicales. On vous laisse découvrir par vous-même cette boite à outils miraculeuse.

Conseils de pro.

Prenez un peu de culture G, rajoutez-y 2 ou 3 mots savants… et retenez déjà ces 3 premières règles pour éviter l’accident industriel :

  1. Évitez de trop écrire. On pourrait vous reprocher soit des longueurs ennuyeuses, soit de tourner autour du pot. Si, au contraire, vous vous sentez à l’aise et que « vous en faites des caisses », n’oubliez pas qu’être trop précis, c’est prendre un risque supplémentaire de se tromper.

 

  1. Restez humble. Se la jouer expert quand on n’y connaît franchement rien, c’est irresponsable ou culotté, mais c’est surtout risquer de se prendre les pieds dans le tapis puis, pour s’en sortir, de s’empêtrer dans son mensonge (sur le web, ça peut vous poursuivre !). À l’heure des fake news, les faux experts ont la cote, mais ce n’est pas une raison pour vous y mettre.

 

  1. Être approximatif. Écrire requiert un minimum d’engagement, surtout si le niveau de connaissance du lecteur est élevé. Il vaudra toujours mieux reconnaître une lacune que de répondre mal ou à moitié.

« Souvenez-vous de l’effet Dunning-Kruger, qui schématise le comportement humain face au savoir et le résume en trois profils : celui qui surestime son degré de compétence (et grimpera au sommet de la montagne de la stupidité !) ; celui qui ignore son savoir (et qui dégringole dans la vallée de l’humilité). Enfin, celui qui doute mais pas trop et qui se situera sur le plateau de la consolidation », rappelle Jean-François Pitet. Glissons au passage cette citation de Darwin : « L’ignorance engendre plus fréquemment la confiance en soi que ne le fait la connaissance ».

Alors, aux adeptes de l’ultracrépidarianisme, aux « toutoulogues » qui n’ont pas d’autre choix et doivent, pour raisons professionnelles, écrire tout sur tout sans rien savoir (ou pas grand-chose) sur un peu de tout, écrivez en tâchant au moins d’avoir répondu à ces trois questions :

>>> Qu’aimeriez-vous que l’on vous dise ?

Vous écrivez pour… rassurer, informer, exemplifier, creuser le sujet…

>>> Quelle connaissance du sujet votre lecteur a-t-il ?

Faut-il aller dans son sens, le contredire, lui apprendre des choses ?

>>> Le recours aux citations

Cette citation est-elle VRAIMENT utile ? Non ? Je zappe…

Allumez sinon, votre téléviseur et observez nos hommes politiques à l’œuvre : certains sont passés en mode « expert » et ont quitté depuis bien longtemps la vallée de l’humilité, quand d’autres (tous ?) pour éviter la page blanche, choisissent carrément de détourner la conversation sur un autre sujet. Lâche ? Non, carrément malin. C’est d’ailleurs aussi l’une des astuces données par Jean-François Pitet dans la Masterclass ifocop !