Les besoins en formation sont aujourd’hui multiples. L’accent doit être mis sur les demandeurs d’emploi, mais les salariés ne peuvent pas non plus se passer de formation. Une priorité doit être accordée aux bas niveaux de qualification, mais, dans le même temps, les compétences des plus hauts niveaux doivent être développées pour maintenir leur niveau mondial.
Comment faire pour satisfaire ce besoin massif de formation ? Comment bien former dans un contexte où le caractère massif des besoins se double d’une difficulté subsidiaire : son individualisation croissante ?
Il faut, je crois, utiliser pleinement les possibilités que nous offrent les technologies. Ma conviction est que la formation, pour être efficace de nos jours, doit aller vers un système de parcours modulaires multimodaux. L’apprenant doit bénéficier de moments en présentiel, d’autres à distance. Il va travailler sur des cas pratiques, des serious game, des webinar, … La formation « multi-formats », si elle n’évince pas la notion d’accompagnement, indispensable au maintien de la motivation de l’apprenant, est la clé de la réussite.
Pourquoi ? Car la pluri-modalité est la voie royale vers l’employabilité. Elle est ce qui permet le développement des compétences de trois types : savoir, savoir-faire et savoir-être. La maitrise de connaissances techniques et théoriques, ajoutée à la capacité à les mettre en œuvre en entreprise et à celles relationnelles utiles à l’interaction en contexte professionnel, n’est-ce pas désormais la quête de tout recruteur ? Force est de constater que l’approche « métier » a vécu et que l’approche « compétences » est maintenant plus en adéquation avec le marché du travail et les pratiques de recrutement.
Le « multi-formats » n’est cependant pas l’unique solution à la montée en compétences et au développement de l’employabilité. Le « multi-financements » est en un autre. La formation est couteuse, elle implique une motivation importante, durable et constante. Elle est un effort et cet effort, pour être productif, doit être partagé entre les divers acteurs – apprenants, entreprises – et les divers dispositifs – CPF, CIF, plan de formation, VAE, …-. Ce partage est la clé de la responsabilisation de chaque individu et donc un vecteur de succès dans l’emploi !
Jean-Marc HAMON
Président exécutif