Les dangers de la sédentarité
La sédentarité est définie comme le fait de rester longtemps inactif et principalement en position assise. Reconnue comme un véritable fléau de santé publique, elle serait responsable de 38 000 décès évitables chaque année en France [2].
« La sédentarité amène énormément d’effets néfastes sur le long terme, avec l’apparition de maladies chroniques, comme le diabète de type 2 ou les maladies cardiovasculaires, mais aussi l’apparition de troubles musculo-squelettiques, tels que des lombalgies ou des tendinites. », explique Battit Bascans, responsable sport santé chez Kunto, une start-up dédiée au sport santé.
Alors, comment lutter ? L’erreur commune est de penser qu’une heure d’activité sportive après le travail ou les cours suffit à compenser huit heures passées en position assise. « Si on se dit : je reste toute la journée sans bouger, à mon bureau, mais ce n’est pas grave parce qu’à 18h j’ai mon cours de sport. On a tout faux ! Certes, on profite des effets bénéfiques de la session de sport, mais on ne supprime pas ainsi les effets délétères de la sédentarité de la journée », prévient notre expert.
Activité physique vs sport : une distinction essentielle
Pour lutter efficacement contre la sédentarité, il est important de comprendre la différence entre activité physique et sport. « L’activité physique, ce sont tous les mouvements corporels qui engendrent une dépense énergétique. Le sport, c’est une activité physique, codifiée sous forme de règles, avec des compétitions », tient à préciser Battit Bascans.
Concrètement, dès qu’on lève la jambe, qu’on marche, monte des escaliers ou porte des courses, on fait de l’activité physique. Nul besoin d’être inscrit dans un club sportif pour être actif et bénéficier des effets positifs du mouvement.
Les recommandations officielles de l’Organisation Mondiale de la Santé préconisent 150 minutes d’activité physique modérée par semaine. « Pour faire simple, c’est 30 minutes par jour. Mais attention, c’est vraiment le minimum. Ces recommandations sont le strict nécessaire pour prévenir certaines maladies. En réalité, plus on pratique d’activité physique, plus on obtient de bénéfices pour sa santé… jusqu’à un certain point, bien sûr ! », précise Battit Bascans. Pourtant, en France, seuls 53 % des femmes et 71 % des hommes atteignent ces recommandations minimales [3].
L’idéal, selon notre spécialiste : « Être actif tous les jours et faire en plus une activité sportive. Mais à choisir, mieux vaut être actif quotidiennement sans forcément pratiquer un sport spécifique une fois par semaine. » Les bénéfices sont considérables : selon l’Inserm, l’activité physique régulière permet de réduire la mortalité précoce de 29 à 41 %.
Télétravail et cours en ligne : opportunités ou pièges pour l’activité physique ?
Le développement massif du télétravail et des formations à distance a bouleversé nos habitudes. Pour le spécialiste, ces nouvelles modalités présentent des avantages : « En supprimant les déplacements, cela a parfois libéré du temps pour faire du sport. Côté activité physique pendant la journée, chez soi, on a moins le regard des autres et on peut se lever plus facilement. On peut suivre une vidéo d’activité physique entre deux réunions ou deux cours, faire quelques étirements… ce qu’on n’aurait pas forcément osé faire au bureau ou en classe ! »
Dans ce contexte, quid des tâches domestiques qui ponctuent parfois les journées de télétravail ? « 5 minutes de ménage, 5 minutes de jardinage, 5 minutes de rangement : tout ça, c’est de l’activité physique qui coupe les périodes de sédentarité. » Morale : il n’y a pas de mal à aller étendre votre lessive entre deux visioconférences ou à ranger votre bureau pendant une pause d’étude. Ces mini-activités, loin d’être une distraction, constituent de précieux alliés contre la sédentarité.
Solutions pratiques : intégrer l’activité dans son quotidien professionnel et étudiant
Contrairement aux idées reçues, intégrer du mouvement dans votre journée ne nécessite ni équipement coûteux, ni réorganisation majeure de votre emploi du temps. Voici les quelques conseils de notre expert :
1. Adopter un rythme régulier de micro-pauses : idéalement toutes les 30 minutes, ou toutes les 1 à 2 heures : « Il faut être réaliste et pragmatique, conseille Battit. On ne va pas quitter une réunion pour faire des squats ! Mais il est important de couper fréquemment les périodes de sédentarité. » Pour cela, on peut miser sur les transitions naturelles : les étudiants peuvent profiter des changements de salles ou des pauses pour marcher plutôt que de rester assis. Les télétravailleurs, eux, peuvent s’obliger à bouger à chaque fin de visioconférence, par exemple.
2. Faire des mouvements simples et efficaces :
- Étirements des cervicales et de toutes les articulations
- Mobilisation des épaules
- Monter et descendre les escaliers
- Faire des « assis-debout » sur sa chaise (équivalent de squats adaptés)
- Pompes contre un mur
3. Intégrer l’activité physique dans son agenda : « Il est essentiel d’intégrer l’activité physique dans son emploi du temps comme quelque chose de prioritaire, qui ne se décale pas. C’est ainsi qu’elle devient une véritable habitude de vie, explique Battit Bascans. Pour les apprenants, c’est l’occasion idéale de créer ces automatismes qui les suivront ensuite dans leur vie professionnelle. » Que ce soit un créneau dédié ou des micro-pauses planifiées, l’anticipation est votre meilleure alliée.
4. Utiliser des outils de suivi : montres connectées, applications qui comptabilisent les pas, alarmes pour rappeler de se lever. « L’important, c’est de trouver un moyen de se motiver, d’avoir un rappel régulier, mais surtout pas de se comparer aux autres ! Chacun a son rythme et ses propres objectifs », rappelle l’expert.
Au-delà de prendre soin de votre santé, ces pauses actives vous aideront à surmonter une journée de travail ou d’étude chargée. « C’est grâce à ces pauses qu’on sera plus productif, qu’on diminuera l’anxiété et le stress, insiste Battit Bascans. Notre cerveau s’oxygène mieux, ce qui améliore la concentration, la mémorisation, les idées nouvelles… »
Formation et bien-être : ifocop s’engage
L’importance d’intégrer de bonnes habitudes tout au long de la vie professionnelle est cruciale, qu’on soit en début de carrière ou en reconversion. Comme le souligne notre expert : « On a tous des limitations, des contraintes ou un emploi du temps particulier. Il faut trouver son rythme d’activité physique, ce qui nous plaît et nous procure du bonheur. »
C’est dans cette optique qu’ifocop s’engage pour le bien-être de ses collaborateurs et apprenants. En partenariat avec le GEFLUC (Groupement des Entreprises Françaises dans la Lutte contre le Cancer) et Kunto, l’institut proposera en mai 2025, à l’occasion de la Semaine de la RSE, un atelier de sensibilisation à l’activité physique.
« Ce sera un webinaire d’une heure sur les effets de la sédentarité, les bénéfices de l’activité physique… mais aussi de la pratique avec un mini-circuit training ludique ! L’idée, c’est de bouger tous ensemble et que chacun reparte à la fois en ayant compris l’importance du mouvement pour notre santé, mais aussi, avec des outils pratiques, faciles à réutiliser au quotidien. » résume l’animateur.
Cette initiative s’inscrit dans une démarche plus large d’ifocop en matière de responsabilité sociétale. L’institut met en effet la qualité de vie au travail et le bien-être au cœur de ses préoccupations, tant pour ses équipes que pour ses apprenants, et au-delà, ifocop intègre les préoccupations environnementales et sociales dans l’ensemble de ses activités et de ses formations.
[1] 95 % des adultes sont exposés à un risque pour la santé du fait d’un manque d’activité physique ou d’un temps trop long passé assis selon l’ANSES (2022) dans : Activité physique, sédentarité et santé (sante.gouv.fr, février 2025)
[2] Activité physique : Prévention et traitement des maladies chroniques (inserm.fr, février 2019)
[3] Activité physique et sédentarité dans la population en France. Synthèse des données disponibles en 2024 (santepubliquefrance.fr, septembre 2024)