Entre diplôme, titre professionnel et certification, comment s’y retrouver ?
Cette distinction renvoie à l’autorité qui délivre la certification. Car il existe deux grandes catégories de certificateurs. D’abord, les ministères certificateurs qui délivrent des « diplômes » : licence, master, BTS, diplôme d’État – d’infirmier par exemple… Le terme « diplôme » étant réservé aux ministères.
Ensuite, on retrouve les organismes certificateurs qui délivrent les « titres à finalité professionnelle » (des organismes privés comme ifocop, à noter qu’il convient de ne pas confondre avec les « titres professionnels », qui sont les diplômes spécifiques délivrés par le ministère du Travail) ou les « CQP », « les certificats de qualification professionnelle », délivrés par les branches professionnelles.
Autrement dit, chaque intitulé révèle l’identité du certificateur. Un diplôme ? C’est un ministère. Un BTS ? L’Éducation nationale. Un titre professionnel ? Le ministère du Travail. Un titre à finalité professionnelle ? Un organisme privé. Un CQP ? Une branche professionnelle.
Et le terme « certification » alors ?
Le terme « certification professionnelle » couvre l’ensemble. C’est un terme générique qui est règlementairement encadré, et regroupe tous ces diplômes et titres. C’est la grande famille de tout ce qui est délivré ou reconnu par l’État, qu’il s’agisse d’un master universitaire, d’un titre ou d’un CQP de branche. Cette notion existe depuis 2002, avec la création de la VAE, la Validation des Acquis de l’Expérience.
Quel est le lien avec le RNCP, le Répertoire National des Certifications Professionnelles ?
Le RNCP, c’est le cadre de référence où sont enregistrées toutes ces certifications professionnelles. Il a d’abord été entretenu par la Commission nationale de la certification professionnelle (élaborée sur les principes de la loi de 2002, instaurant la VAE). Depuis 2018, c’est la Commission de France compétences en charge de la certification professionnelle qui endosse ce rôle. Établie au sein de l’autorité nationale de régulation, cette Commission contribue à la gouvernance du système de certification, avec un rôle renforcé.
Le RNCP est un cadre intégrateur inédit, qui inspire encore aujourd’hui beaucoup de pays étrangers dans la mesure où il recense dans un même répertoire les diplômes des ministères, les certifications des organismes privés et celles des branches professionnelles. Il est une sorte de cadre qualité commun qui garantit la reconnaissance de toutes les formations associées aux certifications professionnelles, qu’elles soient publiques ou privées.
Aujourd’hui, les recruteurs font-ils la différence entre les types de certifications ?
Dans la culture française, le diplôme conserve une place importante. Néanmoins, nous observons une reconnaissance croissante du RNCP, qui a gagné en visibilité depuis 2018. Le travail de régulation opéré par les services de France compétences a contribué à faire du RNCP un repère majeur dans le paysage de la formation professionnelle, auxquels se réfèrent désormais tous les acteurs de l’écosystème et notamment les recruteurs.
Pourquoi les écoles s’inscrivent-elles au RNCP ?
Ce ne sont pas les écoles qui s’inscrivent au RNCP, mais les ministères et organismes certificateurs. L’enjeu est triple. Tout d’abord, il s’agit pour les titulaires de pouvoir bénéficier d’un niveau de qualification officiellement reconnu, et garanti. Ensuite, le signal offert par le RNCP permet de valoriser l’offre de certification de l’organisme. Enfin, il s’agit de pouvoir accéder aux financements – notamment au CPF via le Répertoire Spécifique. C’est aussi l’un des enjeux majeurs du RNCP.
Au-delà du financement, que nous garantit une certification inscrite au RNCP ?
Le cadre de qualité qu’est le RNCP offre trois garanties essentielles. D’abord, une assurance en matière de performance de l’insertion professionnelle : la certification ne peut être enregistrée qu’après une mise en œuvre préalable de deux ans minimum, et après expertise des données d’insertion des diplômés. Ensuite, l’adéquation avec les besoins des entreprises : le monde économique participe aux travaux de la Commission, ce qui contribue à assurer que les certifications professionnelles sont adaptées aux besoins du marché. Enfin, la qualité du dispositif certifiant : toutes les étapes du parcours vers la certification sont examinées, depuis l’information au candidat jusqu’à la délivrance du parchemin.
Pourquoi privilégier une formation certifiante RNCP en reconversion ?
Pour les personnes en reconversion, comme pour tous les publics d’ailleurs, les certifications professionnelles offrent des garanties en matière d’adéquation avec les besoins du marché. Et qu’elles soient mises en œuvre par un ministère ou par un organisme certificateur, une certification RNCP a la même valeur sur le marché du travail. C’est un triple signal : de qualité, de niveau et d’accès aux financements.
Comment vérifier qu’une formation est bien reconnue ?
France compétences met à disposition, dès la page d’accueil de son site internet, la base RNCP à jour. Pour autant, il ne suffit pas qu’une fiche existe pour s’inscrire dans un parcours de formation : il convient de s’assurer qu’elle soit « active ». Une fiche inactive signifie que la certification a bien été reconnue dans le passé, mais qu’elle ne l’est plus aujourd’hui. Si une formation n’est associée à aucune certification du RNCP, alors elle ne garantit pas le cadre de qualité qu’offre le répertoire national. C’est un risque.
Quels sont les pièges à éviter ?
Il ne faut pas se fier uniquement au site internet des écoles, aux plaquettes d’informations ou aux salons étudiants. Avant d’investir plusieurs mois, et parfois plusieurs milliers d’euros, dans une formation, il convient de prendre quelques minutes pour consulter la base RNCP : vérifier les taux d’insertion, regarder les prérequis, les modalités d’évaluation, et s’assurer que la fiche est bien « active ».
Une certification RNCP est-elle reconnue à l’international ?
À l’échelle de l’Union européenne, les niveaux du cadre national (le RNCP) correspondent directement à ceux du cadre européen des certifications. De telle sorte, par exemple, qu’un niveau 7 français est comparable à un niveau 7 européen.
Un dernier conseil pour celles et ceux qui veulent se former ?
Si vous êtes en transition professionnelle, n’hésitez pas à contacter un conseiller en évolution professionnelle (CEP) ou les associations Transitions Pro. Ils maîtrisent parfaitement ces sujets et peuvent vous aider à actionner tous les leviers : financement, orientation, bilan de compétences, VAE… C’est un service public gratuit, une prestation sur-mesure et un facteur de réussite d’un projet de transition professionnelle.
Pour vérifier qu’une formation est inscrite au RNCP : www.francecompetences.fr