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Les développeurs face à l’arrivée de ChatGPT : l’IA, un atout à utiliser au quotidien ?

Publié le 15 septembre 2023 - Mis à jour le 5 décembre 2023

Dans le secteur du développement web, l’introduction de ChatGPT pose de nombreuses questions : les logiciels d’intelligence artificielle (IA) sont-ils une force pour les professionnels ? Quels sont les risques de leur utilisation ? Comment garantir un usage éthique et raisonné ? Sami Radi, directeur technique et associé chez VirtuoWorks, qui conçoit la formation développeur Full Stack JavaScript d’ifocop, revient sur les enjeux de l’utilisation de l’IA pour les développeurs.

Depuis son lancement par OpenAI, ChatGPT ne cesse de bouleverser le monde professionnel. De par ses différentes fonctionnalités, le logiciel s’impose comme un outil non négligeable dans le quotidien de nombreux professionnels. Et le secteur du numérique n’est pas en reste ! Ainsi, selon une étude de Sortlist, parmi les employés pensant que ChatGPT pourrait doubler leur productivité, 45 % d’entre eux l’utiliseraient pour des tâches de programmation informatique[1]. Les développeurs sont donc au centre de cette révolution des méthodes de travail initiée par l’IA.

[1] Anne-Gaëlle Sy, « Etude de ChatGPT : Augmentation de la productivité de 74 % et 51 % de pertes d’emplois en marketing », 6 février 2023.

L’intelligence artificielle, un atout de taille dans le secteur du développement web

Au quotidien, l’IA peut être vue comme une « forme d’assistance » pour les développeurs, selon Sami Radi. ChatGPT et les autres logiciels d’intelligence artificielle similaires peuvent ainsi fournir des alternatives, suggérer des solutions à un problème potentiel, donner des informations sur la façon dont un code fonctionne, expliquer ou reformater un code… Les possibilités sont multiples ! À la clé : un gain de temps et de productivité, pour le développeur comme pour son entreprise. « L’arrivée de l’IA dans le développement web est pour moi très positive, ajoute Sami Radi. Elle permet d’améliorer la productivité des développeurs, tout en leur permettant de déléguer les tâches répétitives, et donc, de se consacrer aux tâches les plus intéressantes. L’IA sera certainement un relai de croissance pour les entreprises, permettant à la fois d’enrichir des sites internet ou applications web à moindre coût, tout en offrant de nouvelles opportunités de développement ».

 

Rester vigilant lors du recours à l’IA

Évidemment, l’utilisation de ChatGPT, et de l’IA plus largement, requiert une certaine prudence. Les réponses apportées par le logiciel reposant sur des statistiques, il est important d’y apposer un regard critique et de ne pas s’y fier aveuglément. Pour Sami Radi, l’utilisation de ChatGPT doit également être réservée aux problèmes les plus simples : « Dans le développement web, les IA donnent l’impression que nous pouvons nous abstenir de comprendre le fonctionnement des systèmes. Or, la fiabilité d’une réponse produite par une IA dépend du modèle statistique, mais également de la qualité de la question posée. » Dans le cadre d’un site internet, de nombreux systèmes sont impliqués : les décrire précisément est donc extrêmement complexe. « Recourir à ChatGPT pour résoudre des problèmes sur des systèmes complexes revient donc à transposer la difficulté sur la formulation de la question, compliquée à produire pour obtenir une réponse fiable », ajoute Sami Radi.

Une autre question se pose également, celle de la propriété intellectuelle. En effet, les développeurs pourraient être amenés à fournir à l’IA du code couvert par la propriété intellectuelle. Et a contrario, lorsque celui-ci utilise l’IA pour produire du code, il doit vérifier qu’il en est bien propriétaire et qu’il peut l’utiliser.

Pour un usage responsable et « éthique » de ChatGPT et d’autres logiciels d’IA, la sensibilisation des collaborateurs est donc essentielle. « Nous avons communiqué des recommandations pour un bon usage de ChatGPT, que nous utilisons à présent au quotidien. Parmi celles-ci, ne pas fournir des codes propriétaires, des données confidentielles, ou encore des données pouvant avoir des conséquences sur la sécurité des systèmes que nous développons, précise Sami Radi. Ainsi que de s’assurer que les éléments transmis par l’IA ne sont pas couverts pas le droit d’auteur, afin qu’ils puissent être utilisés sans risque ». En cas de besoin, VirtuoWorks recommande ainsi de ne pas communiquer au logiciel d’IA le code source, mais un code similaire, et d’en transposer la solution.

 

Se préparer aux réalités du métier avec la formation ifocop

Ces bonnes pratiques, VirtuoWorks, qui a construit la formation ifocop à destination des développeurs Full Stack JavaScript, s’emploie à les déployer auprès des apprenants. L’IA est ainsi intégrée de plusieurs façons dans la formation développeur full stack ifocop. Les formateurs abordent tout d’abord l’utilisation de l’IA comme un outil complémentaire de travail. Les apprenants sont également sensibilisés au risque de remplacer leurs connaissances par l’IA. « Nous sommes très attentifs à ce que les apprenants ne substituent pas l’IA à leur propre intelligence, souligne Sami Radi. Si dans certains cas de figure l’IA est un outil fabuleux pour gagner en productivité, dans d’autres, y recourir durant la formation revient à se saboter soi-même ! ». La formation intègre également une partie sur l’utilisation des API, qui permettent de reporter les réponses de l’IA à son propre système.

La formation ifocop évolue en permanence, afin de correspondre au mieux avec le marché et les besoins des entreprises. L’objectif : garantir l’employabilité des apprenants formés. « Les entreprises doivent être conscientes que de plus en plus de personnes vont arriver sur le marché de l’emploi sans avoir les connaissances de base qui leur permettront d’évoluer vers l’expertise, conclut Sami Radi ». Une chose est sûre : cela ne sera pas le cas des apprenants ifocop !

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