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Masterclass RSE : pour agir en responsabilité, tous et maintenant !

Publié le 4 juillet 2022 - Mis à jour le 23 octobre 2023

Notre experte

Consultante senior et formatrice en pédagogie active, Sophia Lara-Grine milite pour une responsabilité sociétale accessible à tou.te.s, quel que soit le secteur, l’entreprise, l’organisation ou le poste. Cela, afin de « réconcilier vie en entreprise et vie citoyenne, en autonomie » (sic.). Depuis déjà deux ans, cette quadragénaire engagée accompagne le groupe ifocop sur le sujet de l’intégration des objectifs de développement durable et de la responsabilité sociétale au niveau de la formation professionnelle. Son parcours atypique, qui l’aura emmenée de l’Histoire de l’Art à la médiation culturelle en passant par le très vaste sujet des études de marchés, lui permet de porter un regard large sur la société dans son ensemble et l’aura en tout cas convaincue d’une chose : une clé essentielle de la RSE réside dans « l’empowerment ». En d’autres termes, l’autonomisation des individus. Traduit encore plus simplement : miser sur la capacité propre et la bonne volonté de chacun pour « faire sa part ».

Principe élémentaire : savoir, c’est pouvoir. Alors, pour comprendre comment chacun d’entre nous peut agir pour éviter que les récents pics de chaleur et les actuelles pénuries de matière première ne s’inscrivent dans notre quotidien, prenons en exemple la célèbre histoire du colibri qui, dans une tentative désespérée d’éteindre un gigantesque feu de forêt, déverse sur les flammes l’eau qu’il peut contenir dans son petit bec. Mais voilà que sur son chemin, il croise un éléphant moqueur, qui l’interpelle, convaincu que l’initiative est vaine : « Cela ne sert à rien », s’exclame-t-il alors au colibri, qui lui répond calmement : « Je fais ma part, tout simplement. Et toi, que fais-tu ? ».

En 2022, il faudrait 3 planètes entières et la totalité des ressources de chacune d’elles pour que, dans le monde, chaque habitant vive « comme un Français ».

« Cette métaphore nous conduit à nous interroger au sujet de notre impact individuel et collectif sur l’environnement et sur les moyens à mobiliser à notre niveau », résume Sophia Lara-Grine, rappelant une réalité incontestable : sur une terre vieille de 4,5 milliards d’années et avec une apparition de l’homo sapiens remontant à moins de 300 000 ans, l’homme n’a jamais autant impacté son environnement que lors des deux derniers siècles. Un grain de sable à l’échelle des temps géologiques, mais « une véritable urgence » selon les rapports rendus, année après année, par le Giec, l’organisme qui s’attache à recenser et évaluer les effets du réchauffement climatique. « Nous sommes aujourd’hui entrés dans l’ère de l’anthropocène, l’ère de l’Homme avec un grand H, c’est-à-dire l’ère géologique ou l’homme a une telle capacité, un tel poids sur terre, qu’il influence les conditions naturelles et le climat et participe même à ce qu’on appelle la 6e extinction, contribuant à amoindrir la biodiversité », précise Sophie Lara-Grine. Un chiffre nous met en pied du mur : on estime qu’en 2022, il faudrait trois planètes entières et la totalité des ressources de chacune d’elles pour que, dans le monde, chaque habitant vive « comme un Français ». D’où l’urgence d’agir.

*Rapport 2022 du Giec : une nouvelle alerte face au réchauffement climatique 

Notons que, dans le sillage du Green Deal, la Commission européenne a remis à jour sa définition de la RSE, qu’elle désigne maintenant comme « la responsabilité des entreprises vis-à-vis des effets qu’elles exercent sur la société », appuyant une autre réalité bien tangible : le passage d’une démarche volontariste à une réglementation stricte, qu’illustre la récente décision prise, à l’échelle de la CEE, d’interdire toute production de véhicule thermique d’ici 2035.

La grande accélération

L’application des principes du développement durable à toute entreprise ou organisation n’a donc plus rien de facultatif. Au contraire, est venu à présent le temps de la responsabilité, celui où chacun va devoir, à plus ou moins court terme, répondre du poids de ses actes. « Nous n’héritons pas de la terre de nos parents, nous l’empruntons à nos enfants », disait Antoine de Saint-Exupéry. Moins poétique, mais tout aussi claire, cette déclaration de Bruno Le Maire : « Je veux être clair : toute entreprise qui ne s’engage pas contre le réchauffement climatique, n’a aucun avenir.  Cette bataille nous la gagnerons collectivement ou nous la perdrons ». En France, cette accélération des modes de pensée se matérialise, en autre, par le plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises (loi PACTE 2019) qui ambitionne, selon les propres termes du gouvernement, de « donner aux entreprises les moyens d’innover, de se transformer, de grandir et de créer des emplois » durablement.

Changement de paradigme

Les États et les entreprises, en tant qu’entités économiques, sont donc désormais tenus de réduire leurs émissions de CO2. Et ifocop, en tant qu’organisme de formation responsable des milliers d’apprenants qu’il accompagne sur le chemin de l’emploi et de la reconversion professionnelle, souhaite accompagner ce changement. « Qui s’opère à tous les étages », insistera d’ailleurs notre experte à plusieurs reprises à l’occasion de la Masterclass.

Comprendre la RSE pour l’appliquer à son métier »

« La RSE c’est comme la citoyenneté : c’est pour tout le monde, résume-t-elle », traduisant un engagement fort d’ifocop : intégrer le concept dans tout nouveau référentiel pédagogique pour permettre à chaque filière, à chaque métier, de se saisir des enjeux et de conduire ensuite, au cœur des entreprises, un changement durable.

Entreprises, quelles solutions pour agir ?

 

La RSE doit être ancrée au cœur du business model ; faire acte de philanthropie et/ou remplacer des gobelets jetables par des mugs, c’est bien, mais c’est de l’ordre du meta-engagement, de l’écogeste, pas de la RSE »

Sobriété, décroissance, transformation de nos habitudes de consommation… Les solutions sont multiples. « Et en entreprise, cela se traduira à travers des gestes concrets comme par exemple le ciblage des fournisseurs, pour ne retenir que les plus vertueux, la mobilisation des salariés et de leurs responsables sur des sujets comme l’inclusion, etc. », analyse Sophia Lara-Grine, qui prévient tout de suite : la RSE doit être ancrée au cœur du business model; faire acte de philanthropie et/ou remplacer des gobelets jetables par des mugs, c’est bien, mais c’est de l’ordre du méta-engagement, de l’écogeste, pas de la RSE. Ou alors à les multiplier à très grande, voire très grande échelle. Elle identifie toutefois plusieurs difficultés majeures : les compétences requises pour établir une stratégie RSE durable, le savoir-faire indispensable à la conduite de la transformation, l’énergie nécessaire pour gérer les réfractaires et accompagner cette prise de conscience, les résistances au changement.

De la même façon qu’on a digitalisé les métiers, il faut les responsabiliser, et cela de façon intergénérationnelle. C’est donc un sujet d’apprentissage »

« De la même façon qu’on a digitalisé les métiers, il faut les responsabiliser, et cela de façon transversale, universelle et intergénérationnelle. C’est donc un sujet d’apprentissage », estime-t-elle. Rappelons bien sûr que de nombreux aides à destination des entreprises sont mobilisables pour amorcer les transitions couteuses ou complexes.

Cette invitation à « agir en responsabilité » pour préserver notre environnement (au sens large) s’applique à tous les métiers et, de façon encore plus globale au cœur des entreprise, suppose de questionner la durabilité, les compétences et les valeurs des talents, comme de veiller au bien-être de ses salariés, de ses partenaires, de ses clients.  Elle s’impose de toute manière puisque la dimension volontariste s’efface au profit d’une réglementation globale et que les business models des entreprises sont désormais aussi évalué sur la base de leur dimension durable.

En tant qu’organisme leader de la formation pour adultes en France, Ifocop s’engage de manière pionnière autour d’un message : exercez en responsabilité !

  • Développeur web : apprendre à réfléchir à l’écoconception des médias digitaux, en travaillant à concevoir des graphismes moins lourds numériquement pour lutter contre la pollution numérique et minimiser le recours à des serveurs gourmands en énergie, émetteurs de Co2.
  • Métiers de l’hôtellerie : réaliser des achats responsables, pédagogie pour responsabiliser les clients, accompagner des carrières …
  • Métiers de l’immobilier et du bâtiment : détenir les clés pour évaluer la durabilité des matériaux comme des constructions, être attentif à l’inclusion des personnels et prestataires…
  • Métiers de la Comptabilité – Gestion : prise en compte des aspects humains, environnementaux et pas seulement financiers.

Passer d’une approche EGO-LOGIQUE à une autre, ECO-LOGIQUE »

La RSE en somme, par Sophia Lara-Grine :

  • Ce n’est pas une expertise !

« C’est voir et exercer son métier différemment en considérant son rôle, son impact, sa responsabilité dans la société mais aussi dans les sociétés »

  • C’est souvent du bon sens

« Cela requiert une certaine maîtrise, mais ça commence dès qu’on se pose cette question simple : quelle est ma responsabilité quand je consomme ? Et quand je travaille ? »

  • Le rôle des formateurs

« En tant que formateur, notre devoir est de faire de la veille, d’intégrer la RSE dans nos discours et de pouvoir se former pour ensuite former les autres à ces enjeux »

  • C’est TRES LOIN du greeen washing

« Agir à son niveau (parabole du colibri, voir plus haut) du mieux qu’on peut quel que soit son métier ou son poste- être citoyen au travail »

 

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