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De salarié à chef d’entreprise : le parcours étonnant de Thierry !

Publié le 15 février 2021 - Mis à jour le 6 décembre 2023

L’histoire commence mal, par un licenciement économique qui remet contre son gré Thierry sur le marché de l’emploi après douze années passées au sein du service marketing d’une multinationale, d’abord en tant qu’Assistant marketing & communication, puis en tant que Responsable de la communication tricolore de l’entreprise. S’enclenche alors pour Thierry un revirement de situation à 180°, qu’il n’avait pas anticipé : (presque) sans s’en apercevoir, il va devenir chef de sa propre entreprise.

C’est une réalité d’entreprise somme toute classique mais pourtant tellement désagréable quand on y est confronté : être licencié pour raison économique alors que jusque-là « tout était facile ». Thierry, jeune trentenaire, n’y a pas échappé. Il y a 3 ans, il subit en effet, comme plusieurs de ses collaborateurs, les conséquences d’un plan de restructuration engagé par la maison mère de son employeur, Graham & Brown (spécialiste de la décoration d’intérieur) dont le siège se trouve au Royaume-Uni.

Passage obligé par la case Pôle Emploi

S’active alors pour lui l’option « CSP », c’est-à-dire le « Contrat de Sécurisation Professionnelle » qui doit le guider vers une réorientation adaptée à son profil. Il l’accepte, est alors inscrit dans les registres de Pôle Emploi et découvre les modalités de son accompagnement.  S’engage pour Thierry une recherche active… et une confrontation à la réalité du marché. À cette étape, les perspectives ne l’enthousiasment pas vraiment, et on le comprend : pas ou peu d’offres équivalentes… et quand une annonce semble lui correspondre, enfin, soit son profil est jugé « trop qualifié », soit le salaire proposé est largement inférieur à sa précédente grille salariale, soit le poste à pourvoir impose un déménagement que Thierry refuse pour raisons familiales.

Un constat s’impose aussi à lui : employé douze années durant au marketing, son expertise s’appuie aussi sur des stratégies digitales, mais son apprentissage en la matière n’en demeure pas moins amateur. « Je me formais en autodidacte sur les questions de webmarketing. En me retrouvant sur le marché de l’emploi, je me suis vite aperçu que les attentes sur ce sujet avaient littéralement changé du tout au tout entre le moment où j’avais validé ma licence en Marketing et celui où, visiblement, il fallait que j’y retourne pour une session de rattrapage », explique Thierry avec humour.

Les réseaux sociaux s’imposent comme une évidence : pour séduire son futur employeur, il devra pouvoir assurer la maîtrise des canaux digitaux, mais aussi la bonne compréhension à des fins professionnelles. En se rapprochant de l’IFOCOP, il choisit donc de candidater pour la formation Community manager. Son profil est retenu par l’équipe pédagogique. Sa formation durera un peu moins de 8 mois, alternant d’abord la théorie, puis la pratique.

« Les réseaux sociaux s’imposent comme une évidence : pour séduire son futur employeur, il devra pouvoir assurer la maîtrise des canaux digitaux, mais aussi la bonne compréhension à des fins professionnelles »

En tant que professionnel de la communication, Thierry n’envisage pas véritablement une reconversion, mais plutôt une mise à niveau. « Une montée en compétences pour augmenter son employabilité » comme il nous l’explique. Mais une rencontre de vacances va venir bouleverser ses plans. En séjour dans un camping, il sympathise avec une chef d’entreprise et lui explique son parcours, ses projets. Cette dernière perçoit en lui l’étoffe d’un indépendant et ne se prive pas de lui faire savoir. « Lance-toi, ce n’est pas impossible », l’encourage-t-elle. Une graine est plantée dans l’esprit de Thierry… Mais ne germe pas encore. La formation se déroule sans encombre « avec un sentiment de régression agréable », raconte Thierry : « C’était très agréable de se retrouver à nouveau en classe, mais en tant qu’adulte mature, avec d’autres adultes aux parcours très différents. On était tous là pour quelque chose, on se partageait nos expériences, on s’aidait ».

Comment il a financé sa formation

Licencié économique, j’ai choisi d’activer le CSP, qui m’a fait intégrer un parcours de sécurisation global, en lien avec Pôle Emploi. Ce dispositif prévoit plusieurs leviers, dont bien sûr celui de la formation. On a donc jeté un œil à mon encours de crédit formation, acquis au cours de mon cursus professionnel. Cela a permis de dégager une enveloppe temps-argent, que l’on a ensuite mise en adéquation avec celle requise pour la formation que j’avais identifiée à l’IFOCOP. Pôle Emploi a complété la partie restante. J’ai ainsi pu intégrer les rangs de l’IFOCOP sans débourser le moindre centime. Il m’a suffi de mobiliser mon Compte Personnel de Formation (CPF).

Quand vient l’étape du stage, Thierry choisit une agence de marketing. Deuxième déclic : non seulement le métier lui plait, mais en discutant avec sa maître de stage, indépendante, l’envie de devenir son propre patron s’immisce dans ses pensées pour ne plus jamais le quitter. Il se lance en indépendant quelques semaines plus tard, et croule depuis sous le travail.

« Cette expérience m’a apporté à la fois l’inspiration pour faire émerger mon projet et la confiance en moi pour me lancer »

« On n’en a jamais vraiment conscience, mais les opportunités sont là, autour de nous. Il suffit d’y prêter attention et de soigner son réseau. Se former est essentiel, maîtriser son métier l’est aussi, mais se faire connaître est indispensable. Je recommande vraiment à tous ceux qui rêvent de se lancer de consacrer du temps à constituer, puis entretenir et faire fructifier leur réseau. Lors des 6 premiers mois de mon activité, cela a représenté 50% de mon chiffre d’affaires », indique Thierry.  S’il travaille aujourd’hui depuis son domicile, il prévoit déjà l’avenir. Pour lui, ce sera probablement passer du statut EURL à SARL, mais aussi louer un local professionnel pour installer sa première recrue car, en 18 mois à peine, arrive ce qu’il croyait à peine possible il y a encore deux ans : devoir satisfaire une demande toujours croissante. Études de marché, créations de sites Internet, missions de community management, conception d’identité visuelle… Son « confinement » est plutôt studieux. Issue heureuse donc pour Thierry, qui se formait initialement pour plaire à son futur patron sans savoir qu’en réalité, le patron… Ce serait lui !

Le Contrat de Sécurisation Professionnelle, en bref.

Le contrat de sécurisation professionnelle (CSP) est destiné au salarié licencié pour motif économique. Ce dispositif a pour objectif de favoriser une reconversion. Des mesures d’accompagnement et une indemnité spécifique sont prévues pour le salarié licencié.

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