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Fadila : « On est apprenti toute la vie »

Publié le 13 juin 2022 - Mis à jour le 26 avril 2023

Comme nous ne manquons jamais de le rappeler, l’apprentissage par alternance n’est pas exclusivement réservé aux jeunes adultes ! Fadila, 50 ans, a validé l’an dernier sa formation Assistant-e- de direction au centre ifocop de Paris XI et a immédiatement retrouvé un emploi. Elle évoque pour nous les avantages qu’elle reconnaît à ce rythme professionnel alterné.

Fadila, par quel chemin avez-vous rejoint ifocop et choisi de vous reconvertir à l’approche de la cinquantaine ?

À vrai dire, je ne suis pas à l’initiative de ce revirement de situation dans ma carrière professionnelle. J’étais en activité depuis presque 30 ans et bien installée dans mon poste d’Assistante juridique chez JC Decaux (17 ans). C’est une restructuration au sein des services de l’entreprise qui a accéléré les choses. Pour me maintenir en emploi, on m’a alors proposé plusieurs offres de reclassement. Malheureusement, aucune ne convenait… On a donc signé un protocole d’accord.

C’est une situation qu’auront vécu de nombreux apprenants passés par ifocop. Quel est votre état d’esprit, alors ?

Ce n’est jamais une bonne nouvelle d’apprendre que l’on va perdre son emploi… Mais, pour être tout à fait sincère, j’ai surtout vu dans cette situation une belle opportunité de pouvoir, enfin, obtenir un diplôme et me renouveler.

De quel bagage d’études disposiez-vous ?

J’avais passé les épreuves du Baccalauréat. Mais, faute de notes suffisamment élevées, je ne l’avais pas obtenu. Je suis donc rentrée sur le marché du travail très jeune, à 18 ans. J’ai eu la chance de travailler dans des bureaux et de me voir confier des missions administratives. Cela m’a plu. Avec les années, j’ai grimpé quelques échelons jusqu’à devenir Assistante juridique et travailler en lien direct avec des Responsables de service. Ce qui en soi est extrêmement formateur.

Pourquoi ce choix de vous former, à 50 ans, alors que votre expérience professionnelle avérée aurait largement pu suffire pour intégrer une nouvelle entreprise ?

Parce que mieux que quiconque, je sais à quel point un diplôme représente un atout indéniable sur le marché de l’emploi. C’est un sésame, cela ouvre des portes. C’est ça que je suis venu chercher chez ifocop, ce petit bout de papier qui rassure l’employeur, qui lui dit : « Je maîtrise le sujet ». Bien sûr, cette formation m’aura aussi beaucoup appris mais avec 30 ans d’expérience – et je dis cela en toute modestie –, j’étais déjà relativement confiance, moi-même, concernant la dimension « opérationnelle » de mon profil.

Qui vous a parlé d’ifocop ? Pôle Emploi ?

Je suis reconnue Travailleur Handicapé (TH), c’est donc un conseiller de CAP Emploi qui m’a accompagnée. Très vite, en discutant, il a identifié cette nécessité de « muscler » mon parcours. Il a aussi cerné cette envie qui m’animait de décrocher un diplôme. Un pas après l’autre, cela m’amènera alors vers ifocop…

Sans diplôme au moment de vous inscrire, comment avez-vous procédé ?

J’imagine que je ne suis pas la seule dans cette situation. Il m’a fallu monter un dossier solide dans le cadre d’une Validation des Acquis Professionnels (VAP) afin d’obtenir un équivalent BAC et de pouvoir m’inscrire ensuite à la formation Assistant-e- de Direction (BAC+2). Cela nécessite quelques démarches et plusieurs semaines de travail, mais ça vaut le coup et cela permet aussi de mettre sa motivation à l’épreuve.

Je n’imaginais pas, à 50 ans, pouvoir me former en alternance »

Ce qui est surprenant, c’est d’avoir choisi de vous former par alternance.

J’ai été la première surprise ! Je n’imaginais pas, à mon âge, pouvoir me former de cette façon-là. Mais visiblement, mon statut de « TH » permettait de profiter d’une dérogation, comme l’a très vite vérifié mon conseiller CAP Emploi. J’ai accueilli très favorablement la nouvelle car, après trente ans passés sur le terrain, j’avais besoin de maintenir un lien fort avec le monde de l’entreprise, de trouver un sens concret à mes missions, de continuer à me sentir utile.

J’avais besoin de maintenir un lien fort avec le monde de l’entreprise, de trouver un sens concret à mes missions, de continuer à me sentir utile »

Concrètement, comment cela s’est-il passé ?

Ma formation a duré 1 an. Je passais chaque semaine deux jours en cours et trois jours en entreprise. J’ai eu la chance d’être embauchée dans un tout petit centre de formation proche de chez moi, dans lequel je travaille encore actuellement d’ailleurs, puisque j’ai été recrutée aussitôt mon « année ifocop » achevée. On m’a mis dans le bain directement, ce qui m’a permis de faire mes preuves. En parallèle, je mettais à jour mes compétences et j’en développais de nouvelles en marketing, communication, droit… J’ai vécu une année très riche. Cerise sur le gâteau, j’ai obtenu mon diplôme en fin de parcours.

La reconversion, la formation, il faut les voir comme un objectif, pas comme un combat »

Expérience concluante, donc.

Extrêmement concluante, même. Non seulement je suis sortie de ma routine professionnelle, j’ai retrouvé un emploi immédiatement dans une entreprise bienveillante à taille humaine et sur mon CV, apparaît désormais fièrement le nom de mon beau diplôme. J’aimerais vraiment dire à toutes celles et ceux qui s’interrogent sur leur avenir en raison de leur âge, de leur profil ou d’un manque de confiance, que l’attitude joue aussi pour beaucoup. Il ne faut pas vivre le changement comme une fatalité, mais comme l’opportunité de s’ouvrir à autre chose. On a la chance d’être en France, un pays où des dispositifs sont mis en place pour que l’on s’en sorte. Bien sûr, on ne fera jamais les choses à votre place, il faut se battre, se donner les moyens d’y arriver. Quant à l’idée de retourner à l’école, comme je dis souvent : « On est apprenti toute sa vie. La reconversion, la formation il faut les voir comme un objectif, pas comme un combat !

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