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Témoignages et avis

Mehdi Brillaud, formation développeur intégrateur web à l’IFOCOP

Publié le 3 juillet 2015 - Mis à jour le 6 décembre 2023

 

Mehdi Brillaud a commencé à travailler tôt dans la logistique puis dans l’univers du jeu. Passionné depuis toujours par l’informatique et Internet, cet autodidacte de 30 ans, souhaite  aujourd’hui devenir développeur web.  Découvrez son témoignage et partagez sa soif d’apprendre !

Quel est ton parcours avant d’intégrer l’IFOCOP ?

Je n’ai pas de diplôme. J’ai arrêté les études à la fin du lycée et commencé à travailler tôt, dans la manutention et  la préparation de commande, d’abord chez Chronopost puis chez Glowria (Videofutur), spécialiste de la location de DVD en ligne et de vidéo à la demande.

Je me suis ensuite retrouvé au chômage pendant presque deux ans. Je ne savais pas trop quoi faire, ni vers quoi me diriger mais comme j’aimais jouer au poker, j’ai suivi une formation de croupier. C’est ma seule formation avant l’IFOCOP ! J’ai travaillé pendant six ans en tant que croupier indépendant. Il existe beaucoup de circuits de poker en France et en Europe et les casinos ont souvent besoin de croupiers pour des événements ponctuels. C’est un cercle assez fermé mais une fois qu’on y rentre, on est tout le temps sollicité.  J’ai beaucoup bougé,  je travaillais énormément… C’était très sympa car je voyageais dans l’Europe entière et même au Maroc, je rencontrais plein de monde. Mais tenir un tel rythme devient fatiguant au bout d’un moment et j’ai ressenti le besoin de me poser. Je me suis donc installé avec ma compagne l’année dernière et j’ai commencé à rechercher une formation. J’ai envisagé plein de choses : serrurier, pizzaiolo…Des métiers où le boulot ne manque pas et qui permettent de bien gagner sa vie !

Pourquoi as-tu choisi de devenir développeur web ?

Freelance developer and designer working at home, man using desktop computer.

Il se trouve que ce que je recherchais vraiment au fond de moi, c’était un job dans l’informatique. Depuis l’adolescence, j’ai toujours eu des ordinateurs et touché un peu à tout : montage, programmation…  Ce qui m’intéressait déjà, c’était de mettre les mains dans le code et de comprendre comment cela fonctionnait. Avec les débuts de l’internet grand public en France en 1998, je me suis lancé dans le code en HTML et j’ai beaucoup utilisé Dreamweaver pour créer des sites internet. Mes domaines de prédilection ? Les jeux vidéo, les tournois de poker… C’était avant l’époque des blogs et je faisais aussi des sites personnels où je racontais ma vie  J’ai même créé un site pour le petit fleuriste en bas de chez moi !

J’utilisais essentiellement le langage HTML qui est un langage de balisage, non algorithmique. Plus récemment, j’ai codé des jeux vidéo (plateforme, tir). Cela m’a vraiment permis de découvrir la programmation, de comprendre  les fonctions, les boucles, etc…et de me familiariser avec l’infographie et la 3D. A force de tester et chercher les informations sur les forums, je me suis rendu compte que c’était à ma portée.

Comment as-tu connu la formation développeur intégrateur web de l’IFOCOP ?

J’ai d’abord recherché une formation dans la 3D mais l’accès est difficile : il  y a peu de postes en France et les études sont longues et chères. Mon entourage m’a beaucoup encouragé à m’orienter vers le développement web.  Trouver une formation adaptée à mon profil n’a cependant pas été chose facile. Les écoles existent mais proposent soit un cursus long de type BTS, soit des formations courtes non diplômantes.  Or je n’avais ni le temps ni l’argent pour financer une formation sur une longue durée. Et même si je sais que le diplôme n’est pas forcément primordial dans ce métier, je tenais à valider un niveau car je n’ai pas le bac.

Juste au moment où j’étais finalement prêt à démarrer une formation de pizzaiolo,  j’ai reçu un email de Pôle Emploi qui parlait de la formation développeur Web IFOCOP. Un programme d’une durée de 8 mois avec un diplôme de niveau II (bac +3) à la clé ? C’était l’occasion ou jamais : j’ai foncé !

J’ai participé à une réunion d’information au cours de laquelle j’ai rencontré Grégoire Malaud, mon futur responsable de formation. J’ai passé un test psychotechnique puis un entretien de motivation. La découverte du programme ne m’a pas rassuré au départ car l’apprentissage de quatre langages (HTML, CSS, PHP, Javascript) en quatre mois, c’est tout de même très intense. Mais j’étais déterminé et je me suis dit qu’il n’y avait aucune raison de ne pas y arriver si je travaillais !

Comment as-tu réussi à financer ta formation ?

Ma conseillère a été formidable et m’a bien épaulé pour les demandes de financement.

Le métier de Financer votre projetdéveloppeur étant considéré en tension (les entreprises sont tellement demandeuses que les candidatures ne suivent pas), j’avais toutes mes chances. Hélas, mon dossier a été refusé car il n’y avait plus assez de fonds.

Qu’à cela ne tienne, je ne me suis pas découragé. J’ai tout misé sur cette opportunité et financé la formation de ma poche. Je touchais des allocations au début de la formation et la RFF (Rémunération de Fin de Formation) a ensuite pris le relais. Pour le quotidien, j’ai réduit les dépenses au strict minimum et ma compagne pouvait assumer les factures.

Comment s’est passé la partie théorique de la formation ?

Dès la rentrée, j’avais hâte de rentrer dans le vif du sujet et j’en voulais pour mon argent !

J’ai adoré le premier cours de PHP. L’intervenant était à la fois très professionnel et super cool. On a d’abord revu les bases et commencé le module de 10 jours pour apprendre à créer un site e-commerce, gérer les bases de données…

Je me suis organisé pour profiter au maximum de cette période d’apprentissage soutenu. J’habite en Seine et Marne mais j’ai dormi chez ma mère qui réside à Paris durant les quatre mois de cours théorique. Cela m’a ainsi permis de ne pas perdre de temps dans les transports. Je finissais les cours à 17h, je rentrais travailler les exercices et je ne me couchais pas avant minuit.  C’est beaucoup de travail mais j’étais déterminé à développer un maximum de compétences.

Nous étions un groupe de 26 apprenants.  Malgré le niveau de départ un peu disparate,  nous avons tous eu un bon feeling.  Nous restons en contact via un groupe privé sur Facebook et nous nous réunissons de temps en temps.

 Parle-nous de la recherche de stage…

Ça a été difficile. J’ai quelques amis qui travaillent dans le développement mais pas forcément dans le web. Ils ont transmis mon CV à leur réseau mais je n’ai pas eu de réponses.

J’ai donc utilisé les techniques apprises dans le cours Entreprise Mode d’Emploi (coaching de placement en entreprise) : phoning, envoi de candidatures spontanées… J’ai obtenu des entretiens qui se sont plutôt bien passés mais j’ai essuyé pas mal de refus, principalement à cause du financement de ma période d’application car je « coûtais trop cher ».

Il faut savoir qu’un apprenant Ifocopien relève du statut de la formation professionnelle continue. Ce n’est donc pas un étudiant en formation initiale mais un adulte qui perçoit des allocations chômage selon les droits acquis via l’expérience professionnelle. Il finance en partie sa formation, l’OPCA de sa branche ou l’état prend en charge une autre partie.  L’entreprise quant à elle ne verse pas d’indemnités mais participe aux frais de formation. Les refus des entreprises ne sont pas tous liés à une question financière mais simplement au fait qu’elles ne comprennent pas le principe.

Comment as-tu finalement trouvé ton stage ?

AdopteUnMec_Logo.svgAprès ces refus, j’ai vu une offre de stage développeur web publiée par AdopteUnMec.com sur Remixjobs. Je n’avais rien à perdre alors j’ai envoyé ma candidature. J’étais motivé mais sans trop d’espoir. J’ai eu la bonne surprise d’être contacté par téléphone quelques jours après pour passer un entretien dans leurs locaux. Il y a eu une première entrevue avec un développeur front end (aujourd’hui mon collègue) et un lead développeur et j’ai passé un test QCM sur du CSS, PHP et Javascript. Le second entretien était avec le responsable technique. Là, j’ai appris que mon profil les intéressait et que je faisais même partie des meilleurs candidats au test. Ça fait plaisir ! Après plusieurs échanges avec mon responsable de formation,  ils ont finalement accepté les conditions de financement.

Raconte-nous ton expérience d’apprenant…

J’avoue que je n’ai pas fait grand-chose durant la première journée de stage, trop occupé à installer les outils nécessaires sur le superbe Macbook pro mis à disposition et à faire connaissance avec les gens à la machine à café !

J’ai découvert une super ambiance de start up.

startup new business project with rocket image flat design

Je travaille en open space avec les marketeurs, les développeurs, les intégrateurs et les designers. Pas de contraintes horaires, l’essentiel est que les tâches soient réalisées. Le frigo est toujours rempli et le babyfoot est à disposition !

J’apprends à travailler en méthode agile avec des outils comme Target Process qui permet aux équipes de créer, dispatcher et suivre les tâches ou  GIT qui permet de modifier le site en local puis d’envoyer les modifications en production après validation par les autres développeurs et les ingénieurs d’assurance qualité.

Lors de la formation théorique, je pensais que j’étais assez bon. Pourtant, j’ai sans cesse été bloqué au début de mon stage. Je code en Javascript et CSS mais je fais aussi beaucoup d’AJAX, un mélange de Javascript et de PHP pour rendre l’expérience de l’utilisateur plus fluide. Mon collègue m’a donné des exercices pour me familiariser avec cette technologie : créer un chat, un fil de commentaires… Il est toujours là pour m’aider quand je rencontre des difficultés.  C’est rassurant et stimulant d’être épaulé par quelqu’un à la fois calé et passionné.

Le flux d’informations est continu et j’apprends plein de choses. Je fais également de la veille technologique que je partage sur un chat privé: des informations repérées sur les blogs, Twitter ou encore dans les newsletters spécialisées comme Javascript weekly, etc…

A propos de veille, peux-tu nous citer deux grandes tendances dans le domaine du développement ?

Angular, c’est la technologie phare côté front end. Elle permet de proposer des applications sur une seule page, un peu comme Gmail avec ses onglets.  Le principe est que la page web ne se recharge jamais.  L’expérience utilisateur est à la fois dynamique et très fluide : l’internaute a l’impression d’être sur un logiciel via son navigateur web.

On parle aussi beaucoup de SASS, un préprocesseur CSS très pratique qui permet d’améliorer et réduire le code. Ça ne change rien pour l’utilisateur mais c’est un bel outil pour le développeur car il lui permet d’être mieux organisé, plus efficace.

Quels sont tes projets ?

projetCette expérience de stage est géniale. J’espère bien être embauché à la fin de ma période d’application car l’entreprise et les missions me plaisent vraiment. Cela étant, même si l’aventure doit au final se révéler de courte durée, c’est un super tremplin. J’ai appris et je sais aussi ce que je vaux pour un autre entretien de recrutement. J’envisage également plus sereinement de me lancer en freelance si besoin.

J’aime le design et le beau, le code bien fait et propre, gérer les animations et l’interactivité. C’est précisément ce que permet le front end. Je souhaite donc poursuivre dans ce domaine avec une spécialisation en  Javascript.

Ton mot de la fin ?

Dans les métiers du web et de la technologie, il n’y a jamais d’acquis, il faut sans cesse se tenir à jour.  C’est indispensable lorsqu’on envisage une formation mais c’est particulièrement vrai pour devenir développeur web.

En un mot donc travailler, travailler, travailler !