Témoignages et avis

J’aimerais que mon parcours puisse aider d’autres personnes à reprendre confiance

Publié le 3 mai 2021 - Mis à jour le 24 octobre 2023

Accidentée par la vie, et licenciée quelques mois plus tard, Viviane est aujourd’hui reconnue en tant que travailleur handicapé, mais refuse que son CV se résume à cela. Actuellement en période d’essai au sein d’une grande entreprise, dont elle souhaite taire le nom en raison d’une clause de confidentialité, elle n’était pas forcément emballée à l’idée de se raconter comme ça, devant les autres. Elle acceptera malgré tout, mais à une seule condition : « que son témoignage puisse servir aux autres ». Et par là, elle entend les seniors, les personnes en situation de handicap, les écorchés vifs.

Il y a encore beaucoup trop de personnes qui n’osent pas franchir le pas, par manque de confiance en elles, par peur de l’échec ou de l’inconnu. Je le sais parce que je suis passée par là .

 

Viviane, c’est l’histoire d’une reconversion salutaire. Apprenante il y a encore quelques mois à Montigny-le-Bretonneux, c’est une comptable de formation que l’expérience professionnelle a rendu spécialiste des questions juridiques (notamment la gestion des contentieux) et si autonome dans son domaine que l’évolution vers le poste de Contrôleur de gestion semblait inévitable.

 

Sauf que suite à un accident de la vie et à son licenciement indélicat quelques mois plus tard, son évolution au sein de l’entreprise s’arrêtera brutalement. Elle le reconnaît volontiers, elle est encore un peu choquée par la manière dont le grand groupe qui l’employait alors s’est débarrassée d’elle. Amère, mais déterminée à transformer cet épisode en quelque chose de positif, elle ne se laissera pas abattre. Elle se rapproche de la Région Ile de France, obtient le financement de sa formation ifocop et engage les premiers pas vers sa reconversion. Mais pour elle, il s’agit plus de légitimer un parcours que d’apprendre les bases du métier. « J’avais déjà la posture d’un Contrôleur de gestion au sein de ma précédente entreprise. J’étais familiarisée avec la comptabilité évidemment, mais aussi l’audit, le contrôle, le suivi, les procédures… », raconte Viviane aux recruteurs qui veulent bien volontiers la croire, mais sans pour autant renoncer à une de leurs exigences : il faut impérativement leur présenter un diplôme officiel.

 

Qu’à cela ne tienne, après 8 mois de formation, Viviane est « certifiée », mais se confronte maintenant à une nouvelle difficulté, dont elle espère ici encore faire une force : l’anglais professionnel est requis sur la quasi-totalité des offres d’emploi auxquelles elle postule… Rageant, elle est souvent retenue en short-list avant d’être poliment écartée pour crime de lèse-majesté envers la langue de Shakespeare… Elle poursuit donc aujourd’hui une formation express en anglais, financée par son CPF, pour perfectionner sa maîtrise des langues étrangères et « aller de l’avant », comme elle le dit. Mais voilà maintenant que sa formation se trouve un peu ralentie par son embauche, récente, en tant que Responsable des contentieux pour un grand groupe, leader français en son domaine !

 

« Bon, OK, ce n’est pas du Contrôle de gestion, mais c’est une bonne nouvelle étroitement liée à ifocop car je n’aurais jamais décroché cet emploi sans ce coup de pied au derrière que représente ma formation. Cela m’a reboostée. J’ai repris confiance. On a su voir en moi un potentiel », explique Viviane, qui se sent maintenant légitime. Et ce n’est pas le 20/20 attribué par son tuteur à l’issue de son stage de 4 mois qui viendra contredire la qualité de son intervention. Précisons que pendant sa période d’application pratique en entreprise, Viviane a tout de même eu l’opportunité de former sa direction et certains de ses collègues à des process si « naturels » pour elle, qu’elle en oubliait que dans l’entreprise, on appelle ça des « compétences » ! Et que des compétences, c’est quand même utile, parfois, sur le marché du travail, non ?

 

Prochaine étape

Au moment où nous la rencontrons, Viviane se trouve en période d’essai. « Mais l’intégration dans l’équipe se passe bien », rassure-t-elle. Quand nous lui demandons si elle n’est pas trop désorientée de s’être formée au métier de Contrôleur de gestion sans pouvoir encore l’exercer, sa réponse est, comme elle, cartésienne.

Un emploi, ce n’est pas une prison. J’avais l’expérience, maintenant j’ai aussi le diplôme, cette belle opportunité s’est offerte à moi. J’ai choisi de la saisir, mais rien n’est gravé dans le marbre. Maintenant je suis parée. La suite, on verra, mais j’ai confiance .

 

Les qualités évoquées par ses employeurs : stabilité, sang-froid, rigueur, capacités d’analyse et à proposer des solutions.

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